La vaccination contre la shigatoxine réduit la mortalité et les signes cliniques de la maladie de l’œdème. Trois semaines après la vaccination, les animaux sont protégés par des anticorps neutralisants.
Rien n’est plus naturel que l’immunité produite par les animaux eux-mêmes. En les vaccinant, vous stimulez leurs propres défenses contre la shigatoxine.
Les anticorps produits neutralisent la shigatoxine et préviennent ainsi le développement de signes cliniques aigus ou chroniques. En revanche, la vaccination ne réduit pas la présence des E. coli producteurs de shigatoxine au sein du troupeau, car le vaccin n’a aucune action contre la bactérie elle-même.
D’une part, la vaccination réduit le taux de pertes et la proportion d’animaux chétifs causés par la maladie de l’œdème. D’autre part, elle permet aussi à l’éleveur de diminuer fortement le recours aux antibiotiques comme la colistine ou le recours à l’oxyde de zinc utilisés dans les élevages confrontés à la maladie de l’oedème. La vaccination contre la shigatoxine contribue à limiter le risque de résistance bactérienne, pour une meilleure protection du consommateur.
Une étude de terrain longitudinale a comparé le taux de mortalité et l’utilisation quotidienne de sulfate de colistine avant et après une vaccination contre la shigatoxine. Par le passé, la maladie de l’œdème s’était déclarée à plusieurs reprises et le taux de mortalité moyen de l’élevage était de 7,7 %. Après la vaccination, la maladie de l’œdème n’a plus causé aucune perte, et l’élevage a été en mesure de redresser la rentabilité de sa production.
Après la vaccination, l’élevage a pu se passer totalement de sulfate de colistine, et a pu réduire la quantité totale d’antibiotiques utilisés. Il a ainsi été en mesure de figurer à nouveau dans la catégorie verte du programme de surveillance des antibiotiques.
1Regine Fricke et al. 2015, Implementation of a vaccine against Shigatoxin 2e in a piglet producing farm with problems of Oedema disease: case study, Porcine Health Management 2015